Virgil Gheorghiu
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Message  gregdenysse Mar 16 Oct - 13:38

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Voici des extraits de la biographie de Saint Jean Bouche d'Or écrite en roumain par C.V. Gheorghiu.

Chapitre 1
P.1 Dans les premiers siècles du Christianisme, les hommes et les femmes qui luttaient pour obtenir la gloire des saints étaient nommés les athlètes du Christ. Un saint réalise au cours de sa vie des performances que les autres hommes ne réussissent pas à accomplir. Ses performances sont parfois reconnus officiellement par l'Église. Dans ce cas il figure dans le calendrier.
Beaucoup de gens voulurent devenir des saints. Leurs luttes pour acquérir la pureté nécessaire à la sainteté furent spectaculaires. Plus spectaculaires que les combats dans l'arène, et beaucoup plus dures. Pour obtenir la pureté, les athlètes du Christ luttèrent contre leur propre corps, contre le sommeil, contre la faim, contre la douleur, contre leur propres pensées, contre les instincts. Ce fut une lutte sans merci, menée jour et nuit, pendant une vie entière. Une lutte palpitante et sans aucun répit.

Jean Bouche d'Or avait pris la décision de devenir un saint, dès son adolescence, lorsqu'il était encore sur les bancs d'école. P.2 Une décision prise en toute conscience et après une mûre réflexion. D'autres jeunes gens décidaient dans leur adolescence de devenir généraux, champions sportifs, explorateurs. Jean Bouche d'Or décida de devenir saint. Au cours de sa vie il n'eut pas d'autre idéal. Tout homme peut devenir saint à condition d'aimer le Christ. Bouche d'Or avait conscience de ce fait. Il dit aux fidèles d'imiter saint Paul, parce que tout homme peut l'imiter et devenir semblable à lui:
«Imitons-le, mes frères, car il est homme de la même nature que la nôtre, mais comme il a montré pour le Christ un grand amour, il a franchi l'enceinte des Cieux et il a maintenant place avec les anges. Si vous voulez faire un effort et allumer en vous la même flamme, nous pourrions imiter ce saint apôtre. Si cela eût été impossible il n'eut pas dit: "Soyez mes imitateurs comme je le suis du Christ.»
P.3 Jean Bouche d'Or fut un des heureux qui ont su suivre la grâce et atteindre cette gloire.
Jean Bouche d'Or est un athlète du Christ qui diffère de ses collègues du calendrier, c'est-à-dire des autres saints. En une seule vie il a lutté sur deux fronts:
1° Il a combattu afin d'obtenir la sainteté individuelle... Ce fut un combat terrible. Après avoir vaincu chaque parcelle de son corps et anéanti chaque ennemi et chaque obstacle qui auraient pu l'empêcher d'atteindre le ciel
2° Il entama un autre lutte, la lutte pour élever l'Église du Christ avec toute la foule des fidèles aux sommets de la sainteté et de la pureté chrétienne. Le combat pour l'Église est l'acte d'amour le plus complet des hommes.
L'Église est comme une citadelle. Dans les murs de cette citadelle les hommes ordinaires, les hommes qui ne possèdent pas de qualités exceptionnelles sont protégés. D'ailleurs, en ce temps-là le Christianisme s'appelait «la véritable philosophie».
P.4 Bouche d'Or a lutté dans la seconde période de sa vie, comme un champion afin d'amener les hommes dans l'enceinte de l'Église et ensuite il n'a pas cessé d'élever l'Église avec tous les hommes qu'elle contenait au-dessus de la terre, plus près du ciel, où les hommes peuvent respirer dans une atmosphère plus pure, plus digne, plus calme.
Nul ne vient au monde saint. Jamais personne naquit saint. Un homme le devient. La sainteté se conquiert.
La naissance de Jean Bouche d'Or est identique à la naissance de n'importe quel Jean sur la terre. Elle ne comporte rien d'exceptionnelle. Seul le fait qu'il soit né de parents riches, est à signaler. Ce privilège est réservé à un petit nombre de Jean sur la terre. Son père était général. Il commandait la cavalerie de l'empire romain en Syrie.
P.5 Le général aux tempes grises épousa Anthuse, une jeune fille de 16 ans originaire d'Antioche. Le premier enfant fut une fille. Le général désirait ardemment avoir un fils. Il l'eut. Le deuxième enfant, né vers 345-349, fut un garçon, Jean, les grecs ne donnaient à un homme qu'un seul nom.
Anthuse fut veuve avant d'avoir 20 ans, elle décida de ne pas se remarier. Elle consacra le reste de son existence à l'éducation de ses enfants et à l'administration des biens laissés par le général.
Jean parle ainsi de sa mère: «Elle me disait: J'ai peu joui, mon enfant, de la vertu de ton père. Ce bonheur me fut bientôt ravi par la divine Providence. La douleur de sa mort se joignit à celles qui avaient accompagné ta naissance. Il te laissa orphelin et me légua les maux du veuvage; maux que peuvent seulement connaître les femmes qui les ont éprouvés. Non, il n'est pas d'expression qui puisse rendre les troubles et les orages auxquels demeure exposée une jeune fille naguère sortie de la maison de son père, dénuée de toute expérience, atterrée par un coup aussi terrible que soudain, et forcée désormais d'accomplir des devoirs qui ne sont ni de son âge ni de son sexe. Elle doit en effet corriger l'incurie des serviteurs, et tenir en échec leur malice, repousser les manoeuvre des parents, se défendre contre la rapacité des agents du fisc, malgré ses dégoûts et leurs impitoyables exigences.»
P.6 Bien que très jeune et dénuée de toute expérience, Anthuse se débrouilla parfaitement. Elle put déclarer plus tard à son fils «Tu ne me reprocheras pas d'avoir diminué les biens que t'a laissés ton père, malgré les difficultés et les dangers que le veuvage entraîne et qui pour tant d'autres femmes ont eu de funestes résultats. Je t'ai conservé ces biens dans leur intégrité, bien que je n'aie rien épargné pour te donner une éducation solide et brillante».
La mère de Jean fut donc une mère héroïque, comme le sont normalement toutes les mères de la terre.
Les biographes du saint écrivent qu'Anthuse était chrétienne et très pieuse. Mais même si Anthuse avait été une sainte, les luttes terrestres de Jean, l'Athlète du Christ n'auraient pas été moins terribles, parce que la sainteté n'est pas héréditaire.
P.7 Au temps de Bouche d'Or les capitales de la culture européenne étaient Alexandrie et Antioche. Elles étaient plus européennes qu'Athènes. La tradition grecque y fleurissait.
P.8 Le fait que Bouche d'Or naquit dans cette grande ville européenne eut une profonde influence dans sa vie.
A cette époque Antioche était une des plus belles villes du monde. Elle était construite sur le bord de l'Oronte, sur sept collines, à environ 1100 kilomètres de Constantinople et à 30 kilomètres environ du bord de la mer.
Au 4ème siècle ap. J.C., les contemporains de Bouche d'Or nommaient Antioche «La ville d'Or», «La perle de l'Orient», «Antioche la belle», «Antioche la voluptueuse», «Antioche la plaisante», «Antioche la sensuelle».
La ville d'or avait environ un demi-million d'habitants; elle avait un éclairage féerique, des amphithéâtres, des bains, des édifices grandioses. Elle possédait tout ce qu'une métropole de ce siècle pouvait posséder. Antioche était une des villes merveilleuses de l'empire romain.
Tous les empereurs de Rome la visitèrent et lui offrirent des présents. Titus orna Antioche la sensuelle de séraphins emportés, comme butin de guerre, de Jérusalem détruite.
P.9 Dans cette ville prêchèrent Barnabas, Paul et Pierre.
L'Église d'Antioche fut créée par les apôtres du Christ eux-mêmes. Elle était une des capitales chrétiennes du monde. Quelques années avant la naissance de Bouche d'Or, en 341, un concile d'une centaine d'évêques eut lieu à Antioche, concile qui fixa un nombre important de canons de l'Église. Environ 30 autres conciles eurent lieu dans cette ville, qui était avec Rome, Constantinople et Alexandrie une des capitales de l'Église. La moitié de la population était chrétienne.
Les futurs saints subissent eux aussi les influences de l'époque et du lieu où ils sont nés, tout comme les autres hommes. L'éclat d'alors de cette ville s'est gardé, inaltérable, le long des siècles, dans l'oeuvre du saint. La ville d'or, de marbre a disparu comme toutes les choses terrestres.
A la place où se trouvait Antioche se trouve une petite ville turque qui compte 26000 habitants. P.10 A Antakiyah on ne trouve aujourd'hui que 4000 chrétiens. C'est tout.
Un autre fait important dans la vie du futur saint fut l'apparition dans Antioche, en 354, d'un rhéteur célèbre. Il s'appelait Libanius, et avait 40 ans, lorsqu'il réapparut dans la ville d'Antioche. Tout le monde connaissait Libanius de nom, d'un bout à l'autre de l'empire romain, d'Angleterre jusqu'à l'Euphrate.
Libanius était d'Antioche. Après avoir étudié tout ce qu'un homme pouvait étudier dans sa ville natale, il supplia sa mère de le laisser partir pour Athènes. Il partit. Il devint un philosophe célèbre. Il dirigea la plus importante école de rhétorique de Constantinople. Puis il fut expulsé de cette ville. Il ouvrit son école à Nicodémie. Quelques temps après il fut expulsé aussi de Nicodémie. Le revoilà maintenant dans sa ville natale - expulsé et célèbre. Il ouvrit une école de philosophie à Antioche. L'école à peine ouverte, les élèves affluèrent de tous les coins de la terre. Libanius était le plus célèbre Magister de ces temps-là.
Comme toutes les mères, Anthuse ne voulait confier son fils qu'à la meilleure école du monde.
On peut voir de quelle renommée jouissait Libanius, l'empereur romain Julien lui écrit: «J'ai lu hier avant dîner presque tout ton discours et aussitôt après le dîner j'ai achevé tout d'un trait le reste de ma lecture. Heureux homme de pouvoir parler et plus encore de pouvoir penser ainsi. Quelle éloquence! Quelles pensées! Quelle finesse! Quelle division! Quelle argumentation! Quel ordre! Quels mouvements! Quelle diction! Quelle harmonie! Quel ensemble!»
P.11 Non seulement l'empereur, mais les saints eux-mêmes admiraient le philosophe païen Libanius.
Parmi ses admirateurs passionnés se trouvait saint Basile le Grand, collègue du philosophe exilé à Athènes. Julien écrit: «Les lettres de Libanius sont pour saint Basile le Grand comme la rose dont les vrais amateurs goûtent même les épines. Il aime que Libanius lui écrive même pour le querelle... Comment oserait-il écrire à un tel homme, lui qui passe sa vie en compagnie de Moïse et Élie, barbares qui lui transmettent, avec la vérité de leurs oracles, la rudesse de leur langage.»
Le fait que Libanius fut un païen militant et un ennemi acharné du christianisme n'empêcha pas le saint évêque Basile le Grand de l'admirer. Il devait d'autant moins empêcher Anthuse qui voulait donner à son fils une éducation brillante. Elle envoya donc Jean à l'école de Libanius.
Au 4ème siècle la rhétorique était considérée comme la mère de toutes les sciences. Saint Grégoire de Naziance s'adressant aux païens leur dit: «Je vous abandonne tout le reste, les richesses, la naissance, la gloire, l'autorité et tous les biens d'ici-bas dont le charme s'évanouit comme un songe; mais je mets la main sur l'éloquence. Et je ne regrette pas les travaux, les voyages sur terre et sur mer que j'ai entrepris pour la conquérir.»
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